Durant la première guerre mondiale, les pays mettent en place de nombreux dispositifs pour venir en aide aux familles dont le soutien est mobilisé. Ainsi, l'empire allemand met en place très rapidement des allocations, complétées par l'Assistance de guerre et par les secours de la Ville de Strasbourg. Ces aides sont reversées aux familles par l'entremise de l'Office municipal des allocations. Ce fonds permet de mieux comprendre l'organisation de ce service durant la guerre, mais surtout au lendemain du conflit, alors qu'il faut venir en aide aux familles comptant de nombreux orphelins et veuves. Se pose aussi la question du changement de règlementation et l'application de la législation française. L'Office municipal des allocations et pensions militaires se préoccupe aussi du sort des invalides en leur proposant des emplois réservés, une aide financière pour faire du sport et bien sûr l'attribution d'une pension. Enfin, cet organe municipal s'occupe de régler les indemnités de dédommagement aux personnes blessées suite à des bombardements ou d'autres faits de guerre, ou encore aux alsaciens déportés ou internés par les autorités françaises durant la guerre. Ce fonds met en lumière les difficultés causées par le retour de l'Alsace à la France, en particulier celles liées à la nationalité. En effet, seuls les alsaciens titulaires de la carte A et de la carte B (de père français), pouvaient bénéficier de ces aides publiques. Les autres devaient se tourner vers l'assistance allemande, qui a dû rapidement réduire et parfois même cesser les versements des allocations afin d'être en mesure de payer les réparations de guerre. De même, tous les orphelins alsaciens ne pouvaient bénéficier de la pension de l'Etat français, ceux qui avaient un père allemand et une mère française - ou inversement - en étaient exclus.